Lui qui comme Ulysse a fait un long voyage.
Hanna Yaacoub vend des oeufs durs sur le port de Beyrouth. La situation est compliquée à la fin du XIX siècle, plusieurs chrétiens ont été massacrés, Ismaël Pacha règne d’une main de fer sur la région. Hanna arpente les rues et sans trop comprendre ce qu’il se passe, il est emmené de force sur un bateau. Le bateau part à Belgrade où les prisonniers Druzes doivent faire des travaux très fatigant sous un soleil de plomb, mais les hommes sont heureux de voir enfin autre chose que la mer et ils sont « libres ». Hanna rêve de rentrer à sa maison, être auprès de sa femme et de sa fille, il espère à chaque fois qu’à la fin des travaux il pourra rentrer mais il ne voit jamais le bout du voyage qui lui fera traverser les Balkans.
Lorsqu’on lit ce livre, on ne peut s’empêcher de penser à Ulysse qui mettra des années, rencontrera des obstacles avant de rentrer chez lui à Ithaque auprès des siens. Ici c’est un peu la même histoire, sauf que le personnage principal n’était pas parti faire la guerre, il a subi une situation qu’il ne voulait pas et rencontre différents obstacles qui l’éloignent un peu plus chaque jour de son retour. Rabee Jaber nous fait voyager dans les Balkans, de ville en ville. Il montre l’humanité et le respect qui existe chez ces prisonniers Druzes, qui n’aspirent qu’à une chose retrouvée la liberté pour construire une maison, se marier, avoir des enfants et lorsqu’un des leurs perd la vie, ils l’enterrent dignement.
Un beau roman qui raconte l’errance d’un homme dans une période trouble de l’histoire libanaise.
Un avis sur « Les Druzes de Belgrade, Rabee Jaber »